Comment contrer la déforestation importée

Publié le par TT

Des forêts sont brûlées pour faire place au soja utilisé dans l'alimentation animale, ou à l'huile de palme contenue dans des produits de consommation; la viande, les œufs et les produits laitiers que nous mangeons chaque jour sont dérivés d’animaux nourris au soja. Soja dont la culture ne cesse de s’étendre, empiétant sur les forêts naturelles d’Amérique du Sud. Idem pour le chocolat fabriqué à base de cacao cultivé en Afrique de l’Ouest au détriment des forêts. Idem encore pour le diesel qui contient de l’huile de palme, dont les plantations se substituent aux forêts tropicales du Sud-Est.
Près de 7,6 millions d’hectares de forêts ont disparu chaque année entre 2010 et 2022.

La Commission européenne a été enfin  capable de créer une loi forte qui empêcherait  l'utilisation de produits liés à la déforestation importée dans le marché de l'UE en décembre 2022.

Mes publications

La déforestation en Amazonie c'est l'équivalent de l'émission en CO2 du parc automobile Européen.


1) Pourquoi la déforestation en Amazonie est elle tant controversée ?

a) Il y a plusieurs définitions de l'Amazonie

Est ce le bassin fluvial du fleuve Amazone ? ou est ce l'écosystème forestier tropical qui couvre plusieurs autres bassins forestiers qui fait 7 millions de km2.(82% de la superficie du Brésil)
Au Brésil, la région amazonienne, ou l' Amazonie légale, c'est  63% du Brésil et 5.5 millions de km2, mais sur ces 5.5 millions, il y a un 1 millions de km2 de savanes qui ne font pas partie de l'éco-système amazonien.
C'est le double de l'Europe continental.
Il y a des amazonies et des éco-systèmes forestiers qui sont différents, et qui incluent des savanes et d'autres milieux divers et variés.

b) Le déboisement sur le massif forestier (hors savanes en bordure de l'Amazonie) 

Sur les 5.5 millions de km2, on aurait perdu 724 000 km2 de forêt depuis 1985. On serait donc à 15% de déforestation. Mais si on démarre à partir de 1970, on serait plutôt autour de 770 000 km2 de forêt disparue pour le seul Brésil,et pour le seul Brésil on serait de l'ordre de 20% de foret tropicale dense qui aurait disparue.

c) Pourquoi la déforestation est elle controversée ?

C'est un entrepôt de diversité biologique que la déforestation détruit petit à petit, et ce qu'on détruit à un endroit a du mal à réapparaître dans un autre tant la biodiversité a des éléments uniques.
L'Amazonie qui contient un nombre d'arbres phénoménal, est une réserve de carbone et quand on déforeste, ce carbone est émis dans l'atmosphère et donc participe au changement climatique. L'Amazonie en équilibre (CO2 versus O2).
Le Brésil a émis 1 milliards de tonnes de CO2 en 2019 du essentiellement aux arbres qui disparaissent. Il y a 60 giga tonnes de CO2 en Amazonie brésilienne qui sont stockés et qui devrait rester là pour éviter une accélération du réchauffement climatique.
L'Amazonie est sans doute un régulateur climatique. Du point de vue régional, une grande partie des précipitations dans le sud de l'Amérique du sud provient de l'Amazonie. Les agriculteurs brésiliens sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis car le jour ou il y aura moins de précipitations dans le centre et le sud du brésil ainsi qu'en Argentine, l'agriculture souffrira. 

d) Autres conséquences

Le contact entre la faune sauvage, les hommes et les animaux d'élevage qui entrainent l'émergence de maladies. Dans le cas du développement des oonoses, la destruction d'eco systèmes favorise l'apparition et le développement de pandémies.
 

la disparition des forêts
la disparition des forêts

 

 


2) Les initiatives pour freiner le déboisement de l'Amazonie  

Une en 2006 sur le soja et une en 2009 sur le boeuf. On  a constaté une baisse de la déforestation brésilienne suite à ces deux mesures.

a) le moratoire sur le soja

Dans les années 2000, la production de soja s'était énormément développée, au Brésil comme en Argentine.
En 2003/2004, on estime que 30% des zones déforestées en Amazonie Brésilienne deviennent des champs de soja. A ce moment là déjà, il y avait une pression internationale très forte portée par Greenpeace au Brésil.
En 2005, le Brésil devient le 1er exportateur de soja dans le monde.
En 2006, sera signé le moratoire Soja, un accord tripartite entre le gouvernement brésilien, les ONG et les négociants en soja au Brésil.
Et ce moratoire contenait le fait que les négociants en soja s'engageaient à refuser d'acheter, de vendre et de commercialiser du soja en provenance de zones déforestées après 2006. Cet accord excluait donc tous les producteurs de soja qui allaient utiliser des zones déforestées après 2006.
Cet accord devenu permanent en 2016 a permis une baisse significative de la déforestation. En effet, en 2020, on peut affirmer que le soja est responsable seulement à hauteur de 1% de la déforestation directe en Amazonie brésilienne alors qu'on était à 30% en 2003.
Celà ne veut pas dire que la culture du soja n'a plus de conséquence sur l'environnement au Brésil; il y a la question des OGM, des pesticides, la question du déplacement de la déforestation sur d'autres écosystèmes, notamment dans le Cerrado qui est une savane arborée qui jouxte l'Amazonie.

b) Le moratoire sur le boeuf

Le boeuf reste la principale cause de déforestation directe en Amazonie brésilienne. 70% des terres déforestées en Amazonie brésilienne deviennent des pâturages.
L'idée était de dupliquer ce moratoire soja sur le boeuf. En 2009, avait été signé le "cattle agreement" ou les 4 plus gros meatmakers, JBS SA, négociants et distributeurs, se mirent d'accord pour ne plus acheter de boeufs après 2009 qui proviennent de pâturages de zones déforestées.
Cet accord fonctionne beaucoup mois bien que celui du soja, parce qu'une grande partie des acteurs du négoce n'ont pas signé l'accord (alors que pour le soja, 95% des négociants l'avaient signé).
Le géant de la production de viande, JBS, considéré comme le principal acteur de la déforestation de l'Amazonie, se prépare à son introduction à la bourse de New York, en 2024 ( suite à plusieurs tentatives depuis 2017) lui ouvrant ainsi l’accès à des financements massifs.

c) Les résultats de ces moratoires sur la déforestation importée

Le déboisement de l'Amazonie  a oscillé en 20 et 27000 km2 par an entre 1980 et 2004 avec l'année la plus haute en 2004 avec plus de 27000 km2. A partir de 2005, on enregistre une baisse, du en grande partie à l'application du moratoire soja.
Mais depuis 2012, l'année la plus basse avec 4500 km2, la déforestation remonte.
Ce qui prouve bien que si il y a une volonté politique accompagnée d'une volonté de l'ensemble des acteurs économiques d'un secteur, elle peut baisser ce qu'elle a fait entre 2004 et 2012. Ce n'est donc pas une fatalité.

la déforestation importée de 2001 à 2017
La déforestation importée - les chiffres
La déforestation importée - les chiffres

 

La déforestation de l'Amazonie légale qui avait atteint un pic en 2004 a significativement diminué à partir de 2005 grâce au moratoire soja en particulier et à la volonté des dirigeants politique de l'époque de vouloir le faire appliquer. Toutefois, il a tendance à remonter depuis 2012 à cause d'un manque de volonté politique.

 

La déforestation durant l'ère Bolsonaro a réaugmenté pour atteindre le niveau de 2008.

La déforestation durant l'ère Bolsonaro a réaugmenté pour atteindre le niveau de 2008.


3) L'élevage, la principale cause de la déforestation importée

a) Les pâturages de plus en plus nombreux

70% de la croissance du cheptel brésilien a eu lieu en Amazonie durant ces 40 dernières années.
Ceci a été largement facilité par de grandes infrastructures, les autoroutes en particuliers comme l'autoroute Belem-Brasilia, et à partir de ces routes, il y a des fronts pionniers qui se propagent, des éleveurs qui arrivent avec la possibilité de faire bruler la foret pendant des épisodes secs ce qui engendre des conflits avec les populations indigènes puisqu'il y a 3000 territoires qui sont officiellement reconnus comme appartenant à des peuples indigènes.
Dans la loi brésilienne, ceux qui mettent en valeur un terrain peuvent bénéficier d'une forme de propriété.
D'un point de vue agronomique, une fois que la terre est brulée, il suffit de planter des graminées, d'origine africaine, très productives après déforestation, et d'avoir des élevages de bovins adaptés.
Cependant, la productivité de ces pâturages va se dégrader assez rapidement parce que les sols ne vont pas se maintenir sous l'effet de l'érosion et en l'absence de la foret.
C'est la raison pour laquelle, réside toujours cette dynamique des fronts pionniers qui progressent à l'intérieur de la foret laissant derrière eux des terres asséchées ne produisant plus rien.

b) Une exploitation limitée des terrains accordés

En Amazonie, le propriétaire d'une terre n'a le droit de l'utiliser pour l'agriculture qu'à hauteur de 20% de sa surface, les 80% qui restent, ce qu'on appelle la réserve légale, doit être maintenu en foret.
Cette règle n'a pas toujours été respectée, elle ne l'est pas en ce moment, mais celà nous rappelle qu'au Brésil, il y a un dispositif légal. C'est plutôt une question de volonté du gouvernement en place pour s'assurer que la loi est suivie.
Cette volonté a existé durant le mandat du président Lula,
Mais à partir du mandat de Dilma Roussef et surtout en ce moment, il s'agit plutôt de la politique du laisser faire, et donc la déforestation remonte.

c) Impacts différents de l'élevage bovin et du soja sur l'écosystème forestier

L'élevage bovin et le soja n'ont pas la même dynamique en Amazonie, La plus grande partie du soja est produite dans les savanes qui se trouve dans l'Amazonie légale mais en dehors de l'écosystème forestier, et donc n'a pas d'impact écologique alors que l'élevage bovin se trouve plutôt dans la foret et est donc le moteur de la déforestation.
Tout celà forme un système avec le reste du monde. La déforestation intervient parce qu'il y a des marchés pour les produits, et des acheteurs pour ces produits. Tant que les acheteurs de soja ou de bovins ne changeront pas leurs modes de vie, les agriculteurs amazoniens ne changeront pas leurs manières de faire qui leur apportent un revenu.


4) La dépendance de la France au soja brésilien

a)  Les éleveurs français ont besoin de soja brésilien

Les producteurs agricoles français et européens sont très dépendants du soja brésilien pour leurs propres élevage de bovins et volailles. La France ne sera  probablement jamais autosuffisante de la production de protéines végétales dont elle a besoin pour son propre élevage.
Le soja est le "poids lourd" de l'empreinte forêt pour la France et pour l'Europe.
L'élevage français est dans une situation de dépendance protéique totale
C'est un problème majeur pour l'agriculture française

b) Un objectif : tendre vers l'autonomie protéique

L'objectif est de tendre vers l'autonomie protéique.
Julien de Normandie a annoncé la publication d'une stratégie pour développer les protéines végétales en France.
Selon Greenpeace, Il y aurait au moins 3 mesures à prendre :
1=> La France et l'Europe doit pouvoir développer la production de protéines végétales
2=> Développer l'alimentation végétale pour les humains, augmenter les légumineuses
3=> L'augmentation de la production de protéines végétales doit être couplée avec une réflexion sur la diminution de la consommation de viandes et de produits laitiers,; si on arrêtait d'importer du soja demain, on ne serait jamais capable de produire suffisamment de protéines végétales pour les besoins de notre élevage, et si on importait pas autant de soja du Brésil et des USA, on ne serait pas en capacité d'avoir un tel cheptel en France. Et donc l'objectif étant d'adapter le cheptel à la réalité de production de protéines végétales.

C) Le soja brésilien reste très compétitif

Le soja brésilien est très compétitif économiquement, et si on souhaite substituer ce soja par des sources de protéines européennes, il faudra aider les agriculteurs, investir dans les filières, On ne peut pas envisager ces transformations sans des investissements importants.
La production de soja à travers le monde est quasiment entièrement destinée à l’alimentation animale (entre 70 et 90%)

 


5) Le Brésil veut maitriser ses émissions de CO2

a)  Plus d'animaux par hectare et donc moins d'hectare

Le Brésil s'est engagé à travers un programme appelé ABCterre, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole. Durant l'accord de Paris, le Brésil souhaitait réduire la déforestation tout en intensifiant l'élevage ce qui semblerait paradoxal.
Si on donne aux éleveurs une assise économique suffisante en ayant des moyens de produire plus d'animaux par hectare et donc sur moins d'hectare, on pourrait avoir une réduction de la déforestation et donc une baisse de l'émission de CO2
Suite à des expérimentations, on est capable d'améliorer les pâturages avec du phosphore, et donc une régénération des pâtures avec un stockage de carbone dans le sol donc une réduction nette des émissions de CO2

b)  Le programme ABCterre

Le secteur agricole contribue à hauteur de 20 % aux émissions globales de Gaz à Effet de Serre. Par ailleurs, les agriculteurs subissent de plus en plus les conséquences du dérèglement climatique. Or, l’agriculture est capable de stocker du carbone dans les sols, compensant en partie ces émissions de GES.
ABC’Terre est une méthode robuste et innovante de calcul du stockage de carbone dans les sols agricoles et des émissions de GES des systèmes de culture. Elle innove en portant à connaissance des acteurs locaux, l’effet de leurs pratiques agricoles, en fonction de leurs sols, sur l’évolution du stock de carbone à long terme et les émissions de GES de leurs systèmes de culture.


6) La lutte contre la déforestation importée dans le monde 

a) Les produits concernés

Parmi les initiatives prises par la France et l'Europe pour freiner la déforestation , il y a La SNDI, stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, qui vise à interdire d'ici à 2030, toutes les importations qui contribuent à la déforestation.

Quels sont les produits concernés par la déforestation importée:
la viande importée du Brésil, le soja, l'huile de palme, le bois, latex, bio carburants, le cacao

La consommation de soja (206m2)se fait de façon indirecte via la consommation de volailles et œufs (responsables à 64%), de produits laitiers (22%) et de porcs (9%).  La plus grande partie de la viande (et notamment la volaille) consommée en France provient d'élevages intensifs nourris au soja, majoritairement OGM.
La viande importée du Brésil
, c'est 2% de la consommation de viande des français.
Le reste de l’Empreinte forêt se distingue par les consommations de cuir (issu de bœufs d’élevage du Brésil notamment) avec une Empreinte forêt de 37 m² dont 58% d’entre elle à travers les achats de chaussures en cuir et 12% pour le cuir utilisé dans les voitures. Acheter du cuir avec le label naturleder.
Malgré les idées reçues, l’huile de palme n’impacte que 33 m² et ce essentiellement liée aux agrocarburants (69%) le reste se partageant entre l’alimentaire pour 18% et l’oléochimie (cosmétiques et autres usages) pour 13%.
Le papier (24m2), le café (19m2) , le cacao (10m2) et le bois (10m2) sont les autres produits liés à la déforestation importée.
Enfin, jamais évoqué, l’usage d’hévéa ou caoutchouc naturel représente pourtant 13 m² d’empreinte essentiellement dans les pneumatiques (70%), les autres usages étant les préservatifs et les gants.

Rapport , l'empreinte foret des francais

b) Mon empreinte forêt

L'empreinte forêt moyenne d'un français est de 352m2/an. Mon empreinte forêt personnelle est de 135m2/an ( à l'aide du calculateur Envol vert)

mon empreinte foret
mon empreinte forêt
mon empreinte forêt

 

c) L'huile de palme

Des centaines de producteurs d'huile de palme irresponsables et avides continuent de brûler, défricher et même voler des pans de forêts tropicales aux populations autochtones en Indonésie. Shampoings Head & Shoulders, lessives Ariel, tous contiennent cette huile de palme destructrice - alors même que P&G s'était engagé à l'éliminer de ses chaînes d’approvisionnement.

 

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 420 millions d'hectares de forêts - une superficie plus grande que celle de l'UE - ont été perdus à cause de la déforestation entre 1990 et 2020. La consommation de l'UE serait responsable d’environ 10 % de la déforestation mondiale. L'huile de palme et le soja en représentent plus des deux tiers.


7) Un accord européen sur les produits importés liés à la déforestation

a) Une nouvelle loi

Les députés sont parvenus à un accord préliminaire le 6 décembre 2022 avec les gouvernements de l'UE sur une nouvelle loi sur les produits sans déforestation qui obligera les entreprises à vérifier et à publier une déclaration de "diligence raisonnable" selon laquelle leurs marchandises vendues dans l'UE n'ont pas contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts où que ce soit dans le monde, après le 31 décembre 2020.
Selon le texte convenu, si aucun pays ou produit en tant que tel ne sera interdit, les entreprises ne seront pas autorisées à vendre leurs produits dans l'UE sans cette déclaration. Comme l'ont demandé les députés, les entreprises devront également vérifier la conformité avec la législation du pays de production, notamment en matière de droits de l'homme, et s’assurer que les droits des populations autochtones ont été respectés.
La nouvelle loi garantirait aux consommateurs européens que les produits qu'ils achètent ne contribuent pas à la destruction ou à la dégradation des forêts, notamment des forêts tropicales irremplaçables, et réduirait ainsi la contribution de l'UE au changement climatique et à la perte de biodiversité au niveau mondial.

b) Champ d'application

Les produits concernés par la nouvelle législation sont : le bétail, le cacao, le café, l'huile de palme, le soja et le bois, ainsi que les produits qui contiennent ou ont été fabriqués à l'aide de ces produits de base (tels que le cuir, le chocolat et les meubles). Au cours des discussions, les députés ont réussi à ajouter le caoutchouc, le charbon de bois, les produits en papier imprimé et un certain nombre de dérivés de l'huile de palme. Le Parlement a également obtenu une définition de la dégradation des forêts plus large,
Les sanctions pour non-conformité seront proportionnées et dissuasives et le montant maximum d'une amende est fixé à au moins 4% du chiffre d'affaires annuel total dans l'UE de l'opérateur ou du négociant qui ne respecte pas la législation.

c) prochaines étapes

Le Parlement et le Conseil devront approuver formellement l'accord. La nouvelle loi entrera en vigueur 20 jours après sa publication au Journal officiel de l'UE, mais certains articles entreront en application 18 mois plus tard.

Actualités parlement européen


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tags : déforestation importée, importation, Brésil

Publié dans Notre planète

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